5 days ago
« Nous n'avons pas voté pour ChatGPT » : le Premier ministre suédois critiqué après avoir déclaré utiliser l'IA dans le cadre de ses fonctions
Quelques phrases prononcées dans le cadre d'une interview ont suffi à mettre le feu aux poudres. Ulf Kristersson, le Premier ministre suédois, a confié au journal économique Dagens industri la semaine dernière utiliser régulièrement des outils d'IA pour obtenir un deuxième avis dans le cadre de ses fonctions à la tête du pays, parmi lesquels ChatGPT et le service français LeChat.
« Je l'utilise moi-même assez souvent. Ne serait-ce que pour obtenir un deuxième avis. Qu'ont fait les autres ? Et devrions-nous penser exactement le contraire ? Ce genre de questions », a déclaré le Premier ministre. Ulf Kristersson a précisé que ses collègues utilisaient aussi l'IA dans leur travail quotidien.
« Une pente glissante »
Après cette sortie, plusieurs critiques ont rapidement afflué dans la presse suédoise. Le quotidien Aftonbladet a accusé Ulf Kristersson dans un éditorial d'avoir « succombé à la psychose de l'IA des oligarques ». Le média suédois a également interrogé Simone Fischer-Hübner, chercheuse en informatique à l'université de Karlstad. « Il faut être très prudent », a-t-elle déclaré, mettant en garde contre l'utilisation de ChatGPT pour traiter des informations sensibles.
Une autre chercheuse, Virginia Dignum, professeure d'intelligence artificielle responsable à l'université d'Umeå, a affirmé dans le journal Dagens Nyheter, que, selon elle, « Plus il (le Premier ministre suédois ; NDLR) s'appuie sur l'IA pour des choses simples, plus le risque d'une confiance excessive dans le système est grand. C'est une pente glissante. Nous devons exiger que la fiabilité soit garantie. Nous n'avons pas voté pour ChatGPT ». D'après la professeure, l'IA n'est pas capable de donner une opinion pertinente sur des idées politiques et ne fait que refléter les avis de ceux qui l'ont conçue.